15 Apr 2019

Il est où le printemps, il est où ?

Nous voici fin mars, période marquant habituellement le vrai démarrage de nos colonies !

Malheureusement, cette année, ce ne sera pas encore le cas... Le mois de mars fut, en effet, marqué par des  coups de froid prononcés et un cruel manque d'ensoleillement, avec comme résultante un printemps qui tarde à s'installer ! Nul besoin d'ajouter que cette période est un moment crucial pour nos colonies ! Le passage de flambeau entre les abeilles d'hiver et les nouvelles générations demande une certaine dynamique au sein du peuple abeille, et plus le démarrage tarde, plus les abeilles d'hiver s'épuisent à maintenir le précieux nouveau couvain à température. Pire, un gros coup de froid peut pousser les abeilles à se regrapper et à en délaisser une partie ! Les fortes colonies auront assez d'effectifs pour assurer la jonction mais ce ne sera peut-être pas le cas pour les plus faibles... Dans pareille situation, l'apiculteur veillera à bien surveiller les provisions car maintenir une température de 35°C demande énormément de ressources, et à fortiori si la météo n'est pas des plus chaudes. L'utilisation des pains de candi est tout indiquée quand la famine guette ; déposés sur le trou de nourrissement du couvre-cadres pour les fortes populations ou directement sur les têtes de cadres, au-dessus de la grappe, pour les faibles . En effet, les petites colonies éprouvent souvent des difficultés à se déplacer sur les cadres de provisions et peuvent mourir de faim avec des cadres de miel pleins juste à côté...

La situation n'est toutefois pas exceptionnelle ; en Belgique, les printemps pourris, nous connaissons ! Les beaux jours finiront bien par arriver avec, sans doute, une floraison simultanée et abondante de bon nombre d'espèces ! Les grosses populations profiteront de cette manne providentielle, mais gare à la fièvre d'essaimage qui risque de se manifester très rapidement également !

L'apiculteur devra prendre des décisions quant à sa future récolte de printemps. Soit tout miser sur les colonies fortes et attendre que les faibles se développent, soit renforcer les colonies de production avec une partie du couvain des ruchettes de réserve ou des colonies « trop » fortes, soit réunir des colonies faibles pour constituer des ruches de production. Ces actions ne pourront être menées qu'après la visite de printemps et évaluation de la situation réelle de chaque colonie. Pour ma part, je suis partisan de renforcer les colonies de production avec des cadres de couvain naissant provenant des ruchettes, à condition que la faiblesse de la colonie ne soit pas due à une reine défaillante, auquel cas la tentative de renforcement serait vaine ! Si le couvain est bien serré, sain et de surface adaptée à la taille de la colonie, pas de problème ! Par contre, si le couvain est en mosaïque ou présente beaucoup de cellules de mâles, il faudra rapidement changer la reine. Des reines de réserve maintenues en nucleis sont un avantage certain pour pallier à toute éventualité ! Il faut également s'assurer que la colonie receveuse dispose de suffisamment d'abeilles pour garantir le maintien thermique de ce couvain ajouté !

Quoi qu'il en soit, il faudra être prêt à agir dès que la météo sera redevenue favorable. La saison est courte chez nous et risque de l'être encore plus cette année !

Retrouvez tous les articles de Fred sur son site exometeofraiture et lors de nos portes ouvertes le samedi 21 avril 2019.

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