25 Sep 2020

La cire d'abeilles - un article de Fred l'apiculteur

Depuis les problèmes de qualité apparus il y a maintenant quelques années, les apiculteurs ont pris conscience de l’importance de travailler avec une cire la plus pure possible. Le marché a su répondre à ces exigences en fournissant des cires analysées et traçables. Outre le gaufrage, cette qualité de cire est également celle utilisée pour usage cosmétique (crème, onguent,…)

Ce niveau d’exigence ne peut être atteint qu’en utilisant des cires d’opercules –supposées pures et exemptes de produits acaricides- dont la rareté justifie un prix élevé.

Il est donc à présent fréquent que chaque apiculteur se constitue son petit stock de cire d’opercules personnel en vue du gaufrage de ses propres feuilles, de manière autonome ou par l’intermédiaire d’un cireur professionnel. Mais faut-il encore fondre et purifier la précieuse matière de manière correcte. Il est important de bien isoler la cire du miel qui se retrouve immanquablement mélangé aux opercules : cela peut se faire par reléchage par les abeilles mais aussi et surtout par un rinçage soigneux des opercules à l’eau tiède. Cette étape est importante pour éviter la formation de microgranules lors de la fonte.

Il existe une multitude de méthodes et d’appareils pour réaliser cette étape : de la simple marmite aux appareils les plus sophistiqués utilisant la vapeur ou un brûleur à mazout intégré pour les modèles professionnels. Bien que la cire mise en commun pour le gaufrage soit stérilisée afin de détruire les éventuelles spores de loque, il convient de ne pas la surchauffer lors de la fonte pour ne pas la dénaturer. Pour la fonte en marmite, méthode la plus répandue, la présence d’un fond d’eau dans le récipient évite de monter trop haut en température, et permet aussi de diminuer le risque d’incendie. La cire liquéfiée est filtrée avec un tamis assez fin (filtre à café en nylon par exemple) avant le durcissement en lingotière. Le « cul » du lingot de cire sera gratté de ses dernières impuretés et le stockage en attente du gaufrage se fera dans un endroit sec, frais et à l’abri de la lumière.

Les cires issues de la fonte des brèches et des vieux cadres, moins nobles car moins pures et potentiellement contaminées par les acaricides utilisés dans la lutte contre Varroa ne devront évidemment pas suivre la filière de la cire gaufrée. Il est inutile de rappeler que la cire est un corps gras qui a la propriété d’accumuler un large panel de molécules de synthèse. Là aussi, diverses méthodes de récupération peuvent être mises en œuvre : cérificateur solaire, fondeuse à vapeur, … La destination de cette cire : la fabrication d’encaustique pour le bois mais surtout le coulage de bougies. De nombreux modèles de moules sont disponibles sur le marché, du plus simple au plus sophistiqué ; de belles bougies qui feront merveille sur les tables de Noël par exemple !

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